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Articles et interviews

Interview radio France culture

dans le cadre de l'Orchestre Français des Jeunes.

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Ma vie au Conservatoire de Colmar

Ma vie au Conservatoire, c'est tout d'abord et avant tout 10 ans dans la classe d'Hélène Sanglier.

Au contact de cette admirable professeure, mon cheminement avec le violon a été tout un monde. Apprendre l'instrument impliquait en effet une disposiDon éveillée et de la curiosité vis-à-vis du violon, de la musique, de mon entourage...J'ai été amenée à porter un regard exigeant sur moi-même, à déceler mes propres fonctionnement, à travailler avec mes qualités...

Parmi les multiples facettes de cet apprentissage aux côtés d'Hélène Sanglier, il y avait le "travail d'artisan": savoir travailler seule, organisée, avec les bons outils aux bons endroits. Et puis toutes ces images, encore opérantes aujourd'hui et bien plus efficaces que de longs discours (le caramel fondu, les petites semelles de plomb, la bobine de fil, le flux et le reflux, zoom avant-zoom arrière...), et, par là, une expérience toujours organique et saine du jeux instrumental. Avec beaucoup de finesse, Hélène approchait mon travail tantôt avec intransigeance et insistance tantôt avec chaleur, m'aidant à prendre confiance. Elle savait déceler où je me trouvais. Durant toutes ces années, elle a tâché de provoquer les bonnes rencontres, efficaces et très apprenantes (stages, week-ends L'Amirésol), occasions pour moi de mettre mon nez au-dehors du Conservatoire. Enfin, c'est indéniablement au contact d'Hélène que se sont forgées mes affinités en tant que musicienne, en particulier pour ce qui est des concerts interdisciplinaires : le mime, la calligraphie, improviser sur des films muets, travail sur les couleurs, se mobiliser sans cesse et sortir de sa zone de confort...Avec Mme Sanglier, je me suis sentie accompagnée à tous points de vue, au-delà de l'instrument. C'était, et c'est encore, apprendre à être dans la vie comme une funambule, mobile, toujours prête à ajuster, à changer ses appuis (devenir funambule était mon rêve d'enfant...).

Au Conservatoire de Colmar, il y avait bien sûr la musique de chambre avec Stéphane Cattez. Une grande aventure et un magnifique apprentissage. Il sagissait d'apprendre à travailler seul en tant que groupe, à plonger dans le texte, décoder, organiser. Et puis...l'énergie...!! Ah oui! Il faut se mobiliser, cela ne se fait pas tout seul! Et quand je croyais tout avoir donné, tombait souvent le joli nom de "grand-mère" ("pourquoi ne pas plutôt faire du tricot"?).

Pour finir, quelques mots sur l'orchestre. Le mercredi soir était le rendez-vous privilégié de la semaine. Il fallait au début apprendre quelques principes, par exemple ne pas se retourner sans cesse lors de solos chez les vents ("Solvejg, n'as-tu donc jamais vu un basson??") et s'arrêter de jouer quand le chef s'arrête de diriger (quelques regards ammusés tournés vers moi en plein "solo" me l'ont vite fait comprendre...) Et quelle immense fièreté de jouer ensuite pour première fois la 4e Symphonie de Tschaïkovsky avec "les grands", de partir en voyage...Enfin, être violon-solo pendant quelques années a été mon luxe et ma joie.

C'est donc avec beaucoup de gratitude que je termine ces quelques témoignages.

Merci Conservatoire de Colmar. Bon vent à sa belle équipe!

Solvejg Maedler

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Journal l'Alsace

06/07/2015

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